Nymphea Caerulea - De la graine à la fleur
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AQUA 44 :: EAU DOUCE :: Les plantes
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Nymphea Caerulea - De la graine à la fleur
Chers pionniers ou simples passants, voici l'histoire d'une naissance.
Parfois il me vient des idées loufoques un peu dans le genre "ho ! et si je cultivai un Nymphea Caerulea !"
C'était il y a deux ans de ça. Je cherchais, un peu comme ça par curiosité, des informations sur la floraison des nénuphars d'aquarium.
Nous autres aquariophiles regroupons sous le nom de Nymphea Lotus une petite multitude d'espèces de nénuphars différents. Ça ne rendait pas la recherche facile, d'autant que les informations à se sujet sont rares... Au cours de mes pérégrinations internautique j'avais lu que ce terme de Nymphea Lotus désignait en botanique l'espèce de nénuphar peuplant les rives du Nil. Ça laissait songeur !
Cependant le recoupement de l'ensemble de mes informations pausait problème. Effectivement si tout le monde sait que ce nénuphars des bords du Nil fleurit bleu, la grande majorité des témoignages de floraison d'un Nymphea Lotus en aquarium concluent que la fleur est blanche... :/
Je repartais pour une nouvelle série de recherche plus botanique qu'aquariophile. Sur les bords du Nil, après les crocodiles, ce que les botanistes ont observé ce n'est pas une espèce de nénuphar, mais deux !
L'un fleurit la nuit, en Blanc. C'est LE Nymphea Lotus.
L'autre fleurit le jour, en Bleu. Il s'agissait du Nymphea Caerulea, le fameux "Lotus" sacrée des égyptiens.
Très amateur d'histoire et d’Égyptologie, de plantes tropicales et ayant un penchant marqué pour les variétés palustres... j'étais piqué.
Et pour cause ! Une fleur que l'on voit portée par de charmantes jeunes femmes dans de nombreuses représentations égyptiennes de l’antiqué...
Une fleur qui visiblement influençait au même titre que le papyrus, l'architecture de toute une civilisation...
Une fleur par qui nait le monde et déifié dans la myologie des égyptiens sous le charmant nom de Nefertoum...
Non vraiment il fallait qu'elle soit à tomber cette fleur !
Pour se procurer un Caerulea et assister à ce miracle, pas simple... La seul solution qui ce soit présentée à moi ce fut l'achat de graines par correspondance auprès de particuliers.
Internet étant ton ami, quand Il veut, je cherchais de nouvelles informations sur la façon dont il faut procéder pour faire germer une graine de Nénuphar. Là encore très peu de renseignement sinon que la chose était très difficile, les graines minuscules. Avec ça également très peu voir pas de témoignage concluant, bref c'était pratiquement l'inconnu... (Ce qui me motive à partager mon expérience)
J'ai la chance d'avoir la main verte et je commence à avoir l’expérience des plantes délicates je me suis dis : "essaie toujours on ne va pas en enfer pour avoir foiré une semis".
_______________________
J'achetais donc une vingtaines de graines. Les sachets arrivèrent quelques jours plus tard :
J'adaptais à ma situation les quelques conseils disponibles sur la toile.
Pour commencer il me fallait un contenant. Quelque chose de simple à se procurer, facilement "dépotable", de transparent, d'étanche, d'adaptable.
Bref le moyen qu'utilise tout jardinier fauché pour ses semis, j'ai nommé la bouteille en plastique !
Je me procurais une bouteille de 5 Litre pour confectionner une mini serre, une bouteille de 2L, plus large que les 1,5L, pour planter mes graines.
Pour les minis serres je coupe une bouteille de 5L en deux, environ à un 1/3 en partant du bas. Je m'arrange pour que les deux parties coupées s’imbriquent l'une dans l'autre (en général ça marche bien). La partie basse contient l'eau (ou la terre ou un pot), la partie haute (dont j'enlève le bouchon), fait office de serre.
De la 2L je ne gardais que le quart inférieur destiné à devenir le "pot de terre" dans cette histoire.
Bon le respectable ok. Du substrat maintenant. C'est que les nénuphar ça pousse dans la vase.
J'ai la chance d'avoir des plantes d'eau en bassine sur mon balcon où la terre des bacs s'agglomère progressivement en vase, je n'ai donc pas eu à chercher loin.
Certaines personnes préconisaient d'ébouillanter la vase... Cela m'a parue trop violent et incertain... La vase c'est tout un équilibre qu'il s'agissait de respecter. Une fois certain que je n'avais pas embarqué d'escargots j'en ai rempli le fond de la 2L. Je plaçais le tout dans le fond de la 5L que je remplis d'eau, de pluie (parce que c'est meilleur).
Dans la nature les graines du Caerulea sont dispersées par les courants. Elles ont une petite goutte d'huile qui les fait flotter quelques temps avant de couler doucement. Elles ne doivent pas être enterrées. En conséquence avant de les mettre à l'eau j'ai entouré le fond de la 2L d'un morceau restant du haut de la bouteille, afin de m'assurer que les graines couleraient bien au bon endroit (à savoir sur la vase).
Les graines coulées, encore légèrement visibles sur le substrat, je passais une très fine couche de sable pour les stabiliser mais sans les recouvrir. Je refermais la structure avec le haut de la 5L. Je mettais le tout à la place la plus ensoleillée que j'ai pu trouver dans l'appartement (je n'étais pas très bien exposé en ce temps là). Et je laissais la nature faire... ^_^
(A suivre)
_______________________
Rome ne c'est pas fait en un jour, mon nénuphar n'a pas fleurit en une nuit vous-vous doutez bien. ^_^
Ce poste va aussi me demander un peu de temps. Bref la suite prochainement !
N'hésitez pas à me faire part de vos remarques ou de vos questions. En espérant que mon orthographe et ma syntaxe n'auront fait fuir personne ;D
Parfois il me vient des idées loufoques un peu dans le genre "ho ! et si je cultivai un Nymphea Caerulea !"
C'était il y a deux ans de ça. Je cherchais, un peu comme ça par curiosité, des informations sur la floraison des nénuphars d'aquarium.
Nous autres aquariophiles regroupons sous le nom de Nymphea Lotus une petite multitude d'espèces de nénuphars différents. Ça ne rendait pas la recherche facile, d'autant que les informations à se sujet sont rares... Au cours de mes pérégrinations internautique j'avais lu que ce terme de Nymphea Lotus désignait en botanique l'espèce de nénuphar peuplant les rives du Nil. Ça laissait songeur !
Cependant le recoupement de l'ensemble de mes informations pausait problème. Effectivement si tout le monde sait que ce nénuphars des bords du Nil fleurit bleu, la grande majorité des témoignages de floraison d'un Nymphea Lotus en aquarium concluent que la fleur est blanche... :/
Je repartais pour une nouvelle série de recherche plus botanique qu'aquariophile. Sur les bords du Nil, après les crocodiles, ce que les botanistes ont observé ce n'est pas une espèce de nénuphar, mais deux !
L'un fleurit la nuit, en Blanc. C'est LE Nymphea Lotus.
L'autre fleurit le jour, en Bleu. Il s'agissait du Nymphea Caerulea, le fameux "Lotus" sacrée des égyptiens.
Très amateur d'histoire et d’Égyptologie, de plantes tropicales et ayant un penchant marqué pour les variétés palustres... j'étais piqué.
Et pour cause ! Une fleur que l'on voit portée par de charmantes jeunes femmes dans de nombreuses représentations égyptiennes de l’antiqué...
Une fleur qui visiblement influençait au même titre que le papyrus, l'architecture de toute une civilisation...
Une fleur par qui nait le monde et déifié dans la myologie des égyptiens sous le charmant nom de Nefertoum...
Non vraiment il fallait qu'elle soit à tomber cette fleur !
Pour se procurer un Caerulea et assister à ce miracle, pas simple... La seul solution qui ce soit présentée à moi ce fut l'achat de graines par correspondance auprès de particuliers.
Internet étant ton ami, quand Il veut, je cherchais de nouvelles informations sur la façon dont il faut procéder pour faire germer une graine de Nénuphar. Là encore très peu de renseignement sinon que la chose était très difficile, les graines minuscules. Avec ça également très peu voir pas de témoignage concluant, bref c'était pratiquement l'inconnu... (Ce qui me motive à partager mon expérience)
J'ai la chance d'avoir la main verte et je commence à avoir l’expérience des plantes délicates je me suis dis : "essaie toujours on ne va pas en enfer pour avoir foiré une semis".
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J'achetais donc une vingtaines de graines. Les sachets arrivèrent quelques jours plus tard :
J'adaptais à ma situation les quelques conseils disponibles sur la toile.
Pour commencer il me fallait un contenant. Quelque chose de simple à se procurer, facilement "dépotable", de transparent, d'étanche, d'adaptable.
Bref le moyen qu'utilise tout jardinier fauché pour ses semis, j'ai nommé la bouteille en plastique !
Je me procurais une bouteille de 5 Litre pour confectionner une mini serre, une bouteille de 2L, plus large que les 1,5L, pour planter mes graines.
Pour les minis serres je coupe une bouteille de 5L en deux, environ à un 1/3 en partant du bas. Je m'arrange pour que les deux parties coupées s’imbriquent l'une dans l'autre (en général ça marche bien). La partie basse contient l'eau (ou la terre ou un pot), la partie haute (dont j'enlève le bouchon), fait office de serre.
De la 2L je ne gardais que le quart inférieur destiné à devenir le "pot de terre" dans cette histoire.
Bon le respectable ok. Du substrat maintenant. C'est que les nénuphar ça pousse dans la vase.
J'ai la chance d'avoir des plantes d'eau en bassine sur mon balcon où la terre des bacs s'agglomère progressivement en vase, je n'ai donc pas eu à chercher loin.
Certaines personnes préconisaient d'ébouillanter la vase... Cela m'a parue trop violent et incertain... La vase c'est tout un équilibre qu'il s'agissait de respecter. Une fois certain que je n'avais pas embarqué d'escargots j'en ai rempli le fond de la 2L. Je plaçais le tout dans le fond de la 5L que je remplis d'eau, de pluie (parce que c'est meilleur).
Dans la nature les graines du Caerulea sont dispersées par les courants. Elles ont une petite goutte d'huile qui les fait flotter quelques temps avant de couler doucement. Elles ne doivent pas être enterrées. En conséquence avant de les mettre à l'eau j'ai entouré le fond de la 2L d'un morceau restant du haut de la bouteille, afin de m'assurer que les graines couleraient bien au bon endroit (à savoir sur la vase).
Les graines coulées, encore légèrement visibles sur le substrat, je passais une très fine couche de sable pour les stabiliser mais sans les recouvrir. Je refermais la structure avec le haut de la 5L. Je mettais le tout à la place la plus ensoleillée que j'ai pu trouver dans l'appartement (je n'étais pas très bien exposé en ce temps là). Et je laissais la nature faire... ^_^
(A suivre)
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Rome ne c'est pas fait en un jour, mon nénuphar n'a pas fleurit en une nuit vous-vous doutez bien. ^_^
Ce poste va aussi me demander un peu de temps. Bref la suite prochainement !
N'hésitez pas à me faire part de vos remarques ou de vos questions. En espérant que mon orthographe et ma syntaxe n'auront fait fuir personne ;D
Ailurus- Killi
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Localisation : Nantes
Ju Ju aime ce message
Re: Nymphea Caerulea - De la graine à la fleur
Perso j'ai aps trop compris l'histoire avec les bouteilles mais bon sinon j'adore vivement La Suite
Azylis- Heniochus diphreutes
- Nombre de messages : 1680
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Localisation : Bouguenais
Re: Nymphea Caerulea - De la graine à la fleur
Vegotoo a écrit:Perso j'ai aps trop compris l'histoire avec les bouteilles mais bon sinon j'adore vivement La Suite
j'pense avoir compris, mais c'est vrai que quelques photos serai appréciable, vivement la suite
Re: Nymphea Caerulea - De la graine à la fleur
Expérience sympathique, hâte du résultat.
Pour les bouteilles en gros, je visualise ça:
Mes talents d'artiste et ma maitrise parfaite de Paint réunis dans un seul chef d'oeuvre
Pour les bouteilles en gros, je visualise ça:
Mes talents d'artiste et ma maitrise parfaite de Paint réunis dans un seul chef d'oeuvre
________________
De retour dans l'aquario...
Nemesis- Modérateur
- Nombre de messages : 3471
Age : 39
Localisation : Thouaré sur Loire
Re: Nymphea Caerulea - De la graine à la fleur
Nemesis44 a écrit:
Mes talents d'artiste et ma maitrise parfaite de Paint réunis dans un seul chef d'oeuvre
Re: Nymphea Caerulea - De la graine à la fleur
Passionnant !
Vivement l'épisode suivant (avec photos).
Vivement l'épisode suivant (avec photos).
Re: Nymphea Caerulea - De la graine à la fleur
Comme les autres post très intéressant.
Vivement la suite !
Vivement la suite !
TFayet- Amphiprion ocellaris
- Nombre de messages : 979
Age : 28
Localisation : Sautron
Re: Nymphea Caerulea - De la graine à la fleur
Merci à tous pour vos commentaires #^_^#
A propos des minis serres
Nemesis44, tu as vu tout juste (comme l'indique ton psedo ). Ton schéma résume très bien le montage. Voici quelques photos de ce que cela donne avec une bouture d'orchidée sur sphaigne.
Là, le montage ouvert.
Ici le montage fermé. J'ai simplement fait glisser le haut de la bouteille dans l'autre partie.
Ça dépend des montages mais parfois ça tiens tellement bien qu'on peut prendre le tout par le goulot sans que le fond ne se décroche. Dans ce cas là pour ouvrir on souffle dans la bouteille pour séparer les deux parties. Je m'étais servis de ce genre de montage pour voir la tête qu'avaient hors de l'eau mes plantes d'aquarium, ça marche très bien.
Voilà pour les minis serres
__________________________
Où en étais-je ? Je venais de mettre les graines à l'eau.
J'ai attendus, si je me souviens bien, c'était il y a deux ans quand même... deux ou trois semaines pour voir apparaitre les premiers cotylédons. Alors un cotylédon c'est comme ça que l'on appelle les premières feuilles qui apparaissent après germination. Souvent elles ont des formes très différentes de celles que la plante produira par la suite. Ici je rappelle qu'il s’agit d'un nénuphar
Voilà ce que donnait un des jeunes plan sorti du substrat.
Petit zoom avec légende pour y voir plus clair :
Non non je vous assure ce n'est pas un bête brin d'herbe que j'ai déterré pour la photo
Par la suite j'ai remarqué que les plans se développaient de deux manières différentes :
- La première, la plus fréquente, consiste en une multiplication des cotylédons. Ce n'est plus exactement le terme qu'il faut employé mais la plante va poursuivre le développement de feuilles similaires à des brins d'herbes. Après deux ans de culture j'en ai toujours un qui ne fait que ça...
Voici une photo de ce que ça donnait après quelques semaines :
- La seconde manière qu'a la pousse de se développer consiste à produire rapidement des feuilles telle qu'on les observes en aquarium. Ce sont des feuilles aquatiques exclusivement. Puis des feuilles seront envoyées à la surface, ces sont celles que l'on voit dans les bassins d'ornement bien plantés.
Voici des photos où l'on voit à droite les pousses type "touffe d'herbe" (qui continuent à se développer dans cette voie), et à gauche une belle pousse offrant des feuilles aquatiques et sa première feuille de surface. C'est le plan que je cultive actuellement ^_^
Toute la difficulté de cette culture réside dans ce 2ème mode de développement (à feuille de nénuphar).
Faire germer les graines n'est encore pas tellement difficile quand on a l’expérience de semis de plantes délicates. En revanche arriver à inciter la plante à faire des feuilles aquatiques plutôt que des "brins d'herbes" relève presque du miracle...
Concrètement chez moi, c'est arrivé par hasard et après plusieurs tentatives (en gros 10 graines par tentative)... Une des graines a coulé en dehors du pot où se trouve la vase. Je l'ai heureusement découverts en retirant les algues qui se développaient dans l'eau.
Elle n'a pas bénéficié d'un ensoleillement maximum. En me projetant un peu dans les conditions naturelles où la graine germe je pense que ce qui a motivé l’apparition des feuilles plates c'est précisément ce "manque de lumière". Je m'explique.
Dans la nature la germination est provoquée sous l'influence du soleil par une hausse des températures. L'eau monte à 35° voir 40° facilement. Cependant l'eau n'est pas limpide elle est plein d'argile, de limon et les rayons lumineux peinent à toucher le fond.
Quand la jeune pousse dispose de toute la lumière suffisante, pourquoi se fatiguer à faire de grandes feuille ? En outre cela signifie que les rayons lumineux lui parviennent facilement et que donc elle est près de la surface. Ce n'est pas le meilleur lieu pour se développer quand on est nénuphar. Dans ces conditions la plantule ne se développera que par petits brins, jouant le double jeu de paraisse et de discrétion.
En revanche je pense qu'une graine germant plus en profondeur et disposant donc de moins de lumière, sentira quand même l'influence du soleil. C'est agacent pour elle de sentir la chaleur d'un rayon miroitant. Insaisissable cette lumière mouvante pour un simple brin. Pour déguster ce rayon la jeune plante qui n'a que son cotylédon va devoir faire l’effort de produire des feuilles plus larges.
Il existe une méthode de culture en maraichage qui consiste à ombrer de jeunes plants pour stimuler la croissance des feuilles. On recouvre de rideaux de pailles les châssis dans les quels les plantes se développent. A l’intérieur du châssis le soleil ne passent plus qu'en travers la paille en longs rayons concentrés en lumière. La plante stressé par cette mise à l'ombre sent malgré tout l'influence des rayons solaires très riche en lumière. Elle développe alors des feuilles plus larges pour profiter un maximum de cette seul lumière disponible.
Exemple >ici< avec la culture des melons.
J'ai pour projet de renouveler l’opération avec ce qui me reste de graine en pratiquant ainsi. Je vous dirai dans le courant de l'année si c'est concluant.
Le problème que l'on rencontre, après avoir écarté tout ce qui pourrait bouloter les jeunes pousses, ce sont les algues... Là encore elles posent toujours problème.
Étant donné que les pousses qui nous intéressent trouvent leurs nourriture dans le sol où elles sont plantées, il n'y a aucun problème à retirer toute trace d'élément nutritif dans l'eau.
Pour endiguer le développement des algues j'ai introduis quelques plantes flottantes dans le montage. J'ai demandé ce service à de la salvinie nageante.
J'ai complété le service à l'aide de plancton d'eau douce pour consommer le reste, plus particulièrement en introduisant des Eucypris virens. Vous savez ces bestioles qui ressemblent à des haricots volant de moins d'un millimètre. C'est petites bestioles consomment les algues, et tiennes très bien les fortes températures (contrairement à nos crevettes domestiques).
Image grossie x beaucoup beaucoup
Bien que solidement paré j'ai malheureusement été rattrapé par un développement dangereux des algues. Je crois que la prochaine fois j'emploierai les grands moyens en introduisant dans le complexe des racines de philodendron .
Revenons à notre nénuphar. Après la multiplication de ses feuilles aériennes la plante à définitivement laissé tomber ses feuilles aquatiques. Ceux qui entretiennent un Nymphea Lotus "classique" l'on peut-être déjà observé. Quand on les laisse prendre l'air, ils ont du mal à retourner dans l'eau
Il aura fallu presque une année pour que j'en arrive là. Je pense qu'avec un ensoleillement plus intense les chose aurait été plus vite. Le développement du petiot commençait à nécessiter un changement de chambre. Je lui ai fait quitter la bouteille pour un petit aquarium où j'hivernai quelques jacinthes d'eau et quelques autres.
On voit que les pousses autours poursuivent un développement gazonnant... (et pour bonus tout à gauche en haut c'est une hygrophilia polysperma cultivé palustre, les pieds dans l'eau la tête à l'air)
A suivra avec au prochain poste la floraison sous toutes ses formes. ^_^
A propos des minis serres
Nemesis44, tu as vu tout juste (comme l'indique ton psedo ). Ton schéma résume très bien le montage. Voici quelques photos de ce que cela donne avec une bouture d'orchidée sur sphaigne.
Là, le montage ouvert.
Ici le montage fermé. J'ai simplement fait glisser le haut de la bouteille dans l'autre partie.
Ça dépend des montages mais parfois ça tiens tellement bien qu'on peut prendre le tout par le goulot sans que le fond ne se décroche. Dans ce cas là pour ouvrir on souffle dans la bouteille pour séparer les deux parties. Je m'étais servis de ce genre de montage pour voir la tête qu'avaient hors de l'eau mes plantes d'aquarium, ça marche très bien.
Voilà pour les minis serres
__________________________
Où en étais-je ? Je venais de mettre les graines à l'eau.
J'ai attendus, si je me souviens bien, c'était il y a deux ans quand même... deux ou trois semaines pour voir apparaitre les premiers cotylédons. Alors un cotylédon c'est comme ça que l'on appelle les premières feuilles qui apparaissent après germination. Souvent elles ont des formes très différentes de celles que la plante produira par la suite. Ici je rappelle qu'il s’agit d'un nénuphar
Voilà ce que donnait un des jeunes plan sorti du substrat.
Petit zoom avec légende pour y voir plus clair :
Non non je vous assure ce n'est pas un bête brin d'herbe que j'ai déterré pour la photo
Par la suite j'ai remarqué que les plans se développaient de deux manières différentes :
- La première, la plus fréquente, consiste en une multiplication des cotylédons. Ce n'est plus exactement le terme qu'il faut employé mais la plante va poursuivre le développement de feuilles similaires à des brins d'herbes. Après deux ans de culture j'en ai toujours un qui ne fait que ça...
Voici une photo de ce que ça donnait après quelques semaines :
- La seconde manière qu'a la pousse de se développer consiste à produire rapidement des feuilles telle qu'on les observes en aquarium. Ce sont des feuilles aquatiques exclusivement. Puis des feuilles seront envoyées à la surface, ces sont celles que l'on voit dans les bassins d'ornement bien plantés.
Voici des photos où l'on voit à droite les pousses type "touffe d'herbe" (qui continuent à se développer dans cette voie), et à gauche une belle pousse offrant des feuilles aquatiques et sa première feuille de surface. C'est le plan que je cultive actuellement ^_^
Toute la difficulté de cette culture réside dans ce 2ème mode de développement (à feuille de nénuphar).
Faire germer les graines n'est encore pas tellement difficile quand on a l’expérience de semis de plantes délicates. En revanche arriver à inciter la plante à faire des feuilles aquatiques plutôt que des "brins d'herbes" relève presque du miracle...
Concrètement chez moi, c'est arrivé par hasard et après plusieurs tentatives (en gros 10 graines par tentative)... Une des graines a coulé en dehors du pot où se trouve la vase. Je l'ai heureusement découverts en retirant les algues qui se développaient dans l'eau.
Elle n'a pas bénéficié d'un ensoleillement maximum. En me projetant un peu dans les conditions naturelles où la graine germe je pense que ce qui a motivé l’apparition des feuilles plates c'est précisément ce "manque de lumière". Je m'explique.
Dans la nature la germination est provoquée sous l'influence du soleil par une hausse des températures. L'eau monte à 35° voir 40° facilement. Cependant l'eau n'est pas limpide elle est plein d'argile, de limon et les rayons lumineux peinent à toucher le fond.
Quand la jeune pousse dispose de toute la lumière suffisante, pourquoi se fatiguer à faire de grandes feuille ? En outre cela signifie que les rayons lumineux lui parviennent facilement et que donc elle est près de la surface. Ce n'est pas le meilleur lieu pour se développer quand on est nénuphar. Dans ces conditions la plantule ne se développera que par petits brins, jouant le double jeu de paraisse et de discrétion.
En revanche je pense qu'une graine germant plus en profondeur et disposant donc de moins de lumière, sentira quand même l'influence du soleil. C'est agacent pour elle de sentir la chaleur d'un rayon miroitant. Insaisissable cette lumière mouvante pour un simple brin. Pour déguster ce rayon la jeune plante qui n'a que son cotylédon va devoir faire l’effort de produire des feuilles plus larges.
Il existe une méthode de culture en maraichage qui consiste à ombrer de jeunes plants pour stimuler la croissance des feuilles. On recouvre de rideaux de pailles les châssis dans les quels les plantes se développent. A l’intérieur du châssis le soleil ne passent plus qu'en travers la paille en longs rayons concentrés en lumière. La plante stressé par cette mise à l'ombre sent malgré tout l'influence des rayons solaires très riche en lumière. Elle développe alors des feuilles plus larges pour profiter un maximum de cette seul lumière disponible.
Exemple >ici< avec la culture des melons.
J'ai pour projet de renouveler l’opération avec ce qui me reste de graine en pratiquant ainsi. Je vous dirai dans le courant de l'année si c'est concluant.
Le problème que l'on rencontre, après avoir écarté tout ce qui pourrait bouloter les jeunes pousses, ce sont les algues... Là encore elles posent toujours problème.
Étant donné que les pousses qui nous intéressent trouvent leurs nourriture dans le sol où elles sont plantées, il n'y a aucun problème à retirer toute trace d'élément nutritif dans l'eau.
Pour endiguer le développement des algues j'ai introduis quelques plantes flottantes dans le montage. J'ai demandé ce service à de la salvinie nageante.
J'ai complété le service à l'aide de plancton d'eau douce pour consommer le reste, plus particulièrement en introduisant des Eucypris virens. Vous savez ces bestioles qui ressemblent à des haricots volant de moins d'un millimètre. C'est petites bestioles consomment les algues, et tiennes très bien les fortes températures (contrairement à nos crevettes domestiques).
Image grossie x beaucoup beaucoup
Bien que solidement paré j'ai malheureusement été rattrapé par un développement dangereux des algues. Je crois que la prochaine fois j'emploierai les grands moyens en introduisant dans le complexe des racines de philodendron .
Revenons à notre nénuphar. Après la multiplication de ses feuilles aériennes la plante à définitivement laissé tomber ses feuilles aquatiques. Ceux qui entretiennent un Nymphea Lotus "classique" l'on peut-être déjà observé. Quand on les laisse prendre l'air, ils ont du mal à retourner dans l'eau
Il aura fallu presque une année pour que j'en arrive là. Je pense qu'avec un ensoleillement plus intense les chose aurait été plus vite. Le développement du petiot commençait à nécessiter un changement de chambre. Je lui ai fait quitter la bouteille pour un petit aquarium où j'hivernai quelques jacinthes d'eau et quelques autres.
On voit que les pousses autours poursuivent un développement gazonnant... (et pour bonus tout à gauche en haut c'est une hygrophilia polysperma cultivé palustre, les pieds dans l'eau la tête à l'air)
A suivra avec au prochain poste la floraison sous toutes ses formes. ^_^
Ailurus- Killi
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Azylis- Heniochus diphreutes
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Re: Nymphea Caerulea - De la graine à la fleur
Post vraiment très intéressant... Merci à toi
sam- Scalaire
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Age : 40
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Re: Nymphea Caerulea - De la graine à la fleur
Après mon déménagement le jeune nénuphar bénéficiait d'un ensoleillement accrus. Ce faisant sa croissance s'en est trouvé augmenté ce qui imposa un changement de pot.
Pour commencer j'optais pour un pot à bonsaï, moins haut que les pots classique et surtout parce que j'en avais sous la main. Voulant le conserver encore un peu au chaud dans l'aquarium je ne pouvais pas encore le transférer dans des paniers pour plantes de bassin. Nous étions alors à la fin de de l'hiver dernier.
J'attendis que les beaux jours revinrent pour le mettre dans une bassine que je rentrais toutes les nuits. Je ne sais pas si vous vous souvenez bien du temps qu'il a fait entre la fin du printemps et le début de l'été, j'appréhendais trop les variations violentes de température pour le laisser dehors la nuit. Le mettre dans une petite bassine me permettait de le changer de place rapidement.
Cependant mon petit devenant grand il allait falloir lui changer encore une fois son pot, ce qui impliquait de le faire séjourner dans mon petit bassin de balcon (la hauteur du panier à plante de bassin prévue pour le rempotage étant incompatible avec le volume de ma petite bassine). J'eus de la chance alors car le temps se réchauffa considérablement et j’essayais non sans crainte, et après l'avoir installé dans un grand panier de le laissé à la merci des éléments.
Visiblement cela lui réussit car il fit de nouvelles feuilles toujours plus grandes, et des tiges toujours plus grosses (elles sont passées de 2mm à 5 mm en deux mois).
Au vu du développement je prévoyais une floraison possible avec de la chance pour la fin de l'été, autrement au printemps suivant. Et je ne vous cache pas que la question de la couleur de la fleur ne manquait pas de me tourner en tête. En effet depuis la graine comment savoir qu'il s'agissait bien de la bonne espèce.
Fin Juillet un bourgeon apparu à la base des feuilles. Tout petit encore, mais assurément sa première floraison allait être pour le mois suivant. Joie !
Première semaine d’Août le nénuphar avait envoyé son bourgeon finir sa croissance hors de l'eau. Voici la chose :
(au milieu de la photo)
Tous les midis je contemplais le bourgeon, me demandant de quelle couleur allait être cette fleur si attendu. Le 7 Août peu avant midi, après 5 minutes de contemplation, l'un des quatre sépales de la fleur se décrocha légèrement un peu à la manière d'un "pop" visuel. Je n'en revenais pas !
Je suis resté à regarder tout le temps de la floraison, très émus de l'attention d'une plante envers un Homme ^_^ Car en vérité après ça je ne doute plus que l'on puisse parler aux plantes et être compris d'elles, si non par des mots en tout cas par des sentiments #^_^#
Dans certains mythes égyptiens Nefertoum offre sa fleur durant la journée à Ré pour apaiser les blessures de ses combats avec les démons du monde nocturne. La fleur fleurit durant les heures où le soleil est le plus haut dans le ciel. Les couleurs de ses pétales sont pareil au bleu du ciel au zénith. Sur mes photos le bleu tire sur le violet mais à l’œil je certifie que la fleur est bien bleue.
1er jour
Petite explication quant à la couleur. Quand on cherche sur internet des images de Nymphea Caerulea pas moyen de trouver quelque chose de convaincant. Elles sont toutes retouchées et saturées vers le bleu... Les images n'offrant pas de retouches montres des fleures pâlottes tirant très franchement sur le blanc. Bref rien de satisfaisant. Moi même j'ai été un peu déconcerté de ne pas pouvoir rendre ce bleu avec mon appareil photo... La raison de ce problème avec le bleu est finalement très simple.
Dans la nature les fleurs bleues sont rares car les insectes ne perçoivent pas cette couleur. Les fleurs sont majoritairement jaunes, blanches, rouges, violettes, roses, oranges... Pour le coup une fleur bleu n'aurait pas beaucoup de succès auprès des Hexapodes (les bêtes à 6 pattes ^_^). Et c'est pour ça qu'une fleur bleue n'est finalement jamais vraiment bleue ! ;p La plante colore ses pétales d'une couleur tirant sur le violet. L’œil humain perçoit la fleur bleue, l'insecte, et l'appareil photo visiblement, la perçoit violette.
Voici pourquoi mon appareil photo prend un cliché légèrement violet de la fleur, il réagit plus à cette gamme du spectre que l’œil humain.
La fleur se hisse très haut au dessus de l'eau, contrairement aux nénuphars d’Europe. Cette particularité pourtant très rependu chez les nymphéas tropicaux à valu à la plante ce qualificatif de Lotus. Car pour la petite histoire botanique les Lotus n'ont rien de commun avec les nénuphars. Les nénuphars font partis de la grande famille des nymphea, tant dit que les Lotus eux ont pour famille les Nelumbo.
La fleur est tout d'abord femelle, puis mâle les jours suivants respectant le mode de floraison des nénuphars. Femelle elle ouvre toutes ses étamines et expose une large goute de nectar d'un parfin délicat mais discret (et ayant le goût de l'odeur #^_^#). La stratégie de fécondation peu paraitre un peu cruelle. En effet la goute de nectar n'est pas destinée à être offerte mais à piéger un insecte qui, les fleures aiment tenter la chance, se serrait frotté aux étamines d'une fleur mâle.
Si après ces images vous n’avez pas encore craqué pour la bête...
Vers 15h30 le nénuphar referma la fleur.
2nd jour
La journée suivante, vers la même heure, la fleur s'ouvrit à nouveau. Mâle cette fois-ci. Ouvrant une première rangée d'étamines. Les étamines exposant maintenant du pollen sur leurs bords.
3ème, 4ème et 5ème (!) jour
Les jours suivant la fleur ouvrit successivement une nouvelle rangée d'étamines. Globalement chaque jour une nouvelle rangée.
Chose surprenant la fleur a continuée de croitre durant toute la floraison. Sa couleur quant à elle a palis progressivement. Le parfum du nectar reste bien présent au dessus de la fleur.
Au moyen-âge la plante aurait porté le nom d'herbe aux moines pour ses vertus "anti-aphrodisiaque" et calmantes. Toute fois l’absence de documentations à ce sujet ne me permet pas d'en avoir la certitude. D'autre source parle d'effets inverses et d'agent hallucinogène... Bref on lit le tout et son contraire
Petite séance de mesure au moment culminant de la floraison.
Et pendant ce temps... Charmé par ma jeune nymphe je n'en perdais pas pour autant tous mes moyens. J'observais également avec confiance les fleures à venir pour une saison que je n'espérais pas si colorée ^_^
Et entre les nouveaux bourgeons vous pouvez distinguer la forme herbeuse des premières graines germées. Elle tient encore actuellement. Je l'ai transplanté, toujours en herbe après plus de deux ans de culture...
(au centre de la photo)
Fin de Floraison
J'avais remarqué que dans les représentations égyptiennes la tige de la fleur était incurvée. Or jusqu'à présent la tige restait bien droite. Un autre mystère persistait. La fleur occupait une place de choix dans la parfumerie égyptienne, or jusque là son parfum, très agréable certes, n'était cependant pas bien fort.
Tout c'est expliqué lors du déclin de la floraison. La fleur ayant ouvert toutes ses étamines a laissé reparaitre l'emplacement où se trouvait le nectar. L'odeur s'en est trouvée accrue et plus délicate encore. Dans le même temps la tige portant la fleur c'est courbée pour s’apprêter à plonger doucement dans l'eau. Si la fleur avait été fécondé elle aurait porté son fruit à maturation sous l'eau.
Je pense que c'est à ce moment que les fleurs étaient coupées dans l'antiquité.
Pour mon compte je l'ai coupé pour ne pas fatiguer la plante et je les ai fait sécher.
En tout et pour tout j'ai eu la chance d'assister à 4 floraisons. L'hiver arrivant j'ai rentré le plant dans un bac plus large que ma première bassine. Une nouvelle fleur est en préparation, j'attends la floraison pour le mois prochain. Je tante également la floraison d'un nymphaea lotus brun-rouge (qui devrait fleurir nuitamment blanc, à moins que ce ne soit le jour en quel cas il risque d'être franchement violet, c'est l'inconnue quoi)
Merci d'avoir suivit ce récit d'une expérience pas tout à fait ordinaire ^_^
Je vous donnerai des nouvelles de mes prochaines découvertes au sujet du Nymphaea Caerulea. L'aventure continue
Pour commencer j'optais pour un pot à bonsaï, moins haut que les pots classique et surtout parce que j'en avais sous la main. Voulant le conserver encore un peu au chaud dans l'aquarium je ne pouvais pas encore le transférer dans des paniers pour plantes de bassin. Nous étions alors à la fin de de l'hiver dernier.
J'attendis que les beaux jours revinrent pour le mettre dans une bassine que je rentrais toutes les nuits. Je ne sais pas si vous vous souvenez bien du temps qu'il a fait entre la fin du printemps et le début de l'été, j'appréhendais trop les variations violentes de température pour le laisser dehors la nuit. Le mettre dans une petite bassine me permettait de le changer de place rapidement.
Cependant mon petit devenant grand il allait falloir lui changer encore une fois son pot, ce qui impliquait de le faire séjourner dans mon petit bassin de balcon (la hauteur du panier à plante de bassin prévue pour le rempotage étant incompatible avec le volume de ma petite bassine). J'eus de la chance alors car le temps se réchauffa considérablement et j’essayais non sans crainte, et après l'avoir installé dans un grand panier de le laissé à la merci des éléments.
Visiblement cela lui réussit car il fit de nouvelles feuilles toujours plus grandes, et des tiges toujours plus grosses (elles sont passées de 2mm à 5 mm en deux mois).
Au vu du développement je prévoyais une floraison possible avec de la chance pour la fin de l'été, autrement au printemps suivant. Et je ne vous cache pas que la question de la couleur de la fleur ne manquait pas de me tourner en tête. En effet depuis la graine comment savoir qu'il s'agissait bien de la bonne espèce.
Fin Juillet un bourgeon apparu à la base des feuilles. Tout petit encore, mais assurément sa première floraison allait être pour le mois suivant. Joie !
Première semaine d’Août le nénuphar avait envoyé son bourgeon finir sa croissance hors de l'eau. Voici la chose :
(au milieu de la photo)
Tous les midis je contemplais le bourgeon, me demandant de quelle couleur allait être cette fleur si attendu. Le 7 Août peu avant midi, après 5 minutes de contemplation, l'un des quatre sépales de la fleur se décrocha légèrement un peu à la manière d'un "pop" visuel. Je n'en revenais pas !
Je suis resté à regarder tout le temps de la floraison, très émus de l'attention d'une plante envers un Homme ^_^ Car en vérité après ça je ne doute plus que l'on puisse parler aux plantes et être compris d'elles, si non par des mots en tout cas par des sentiments #^_^#
Dans certains mythes égyptiens Nefertoum offre sa fleur durant la journée à Ré pour apaiser les blessures de ses combats avec les démons du monde nocturne. La fleur fleurit durant les heures où le soleil est le plus haut dans le ciel. Les couleurs de ses pétales sont pareil au bleu du ciel au zénith. Sur mes photos le bleu tire sur le violet mais à l’œil je certifie que la fleur est bien bleue.
1er jour
Petite explication quant à la couleur. Quand on cherche sur internet des images de Nymphea Caerulea pas moyen de trouver quelque chose de convaincant. Elles sont toutes retouchées et saturées vers le bleu... Les images n'offrant pas de retouches montres des fleures pâlottes tirant très franchement sur le blanc. Bref rien de satisfaisant. Moi même j'ai été un peu déconcerté de ne pas pouvoir rendre ce bleu avec mon appareil photo... La raison de ce problème avec le bleu est finalement très simple.
Dans la nature les fleurs bleues sont rares car les insectes ne perçoivent pas cette couleur. Les fleurs sont majoritairement jaunes, blanches, rouges, violettes, roses, oranges... Pour le coup une fleur bleu n'aurait pas beaucoup de succès auprès des Hexapodes (les bêtes à 6 pattes ^_^). Et c'est pour ça qu'une fleur bleue n'est finalement jamais vraiment bleue ! ;p La plante colore ses pétales d'une couleur tirant sur le violet. L’œil humain perçoit la fleur bleue, l'insecte, et l'appareil photo visiblement, la perçoit violette.
Voici pourquoi mon appareil photo prend un cliché légèrement violet de la fleur, il réagit plus à cette gamme du spectre que l’œil humain.
La fleur se hisse très haut au dessus de l'eau, contrairement aux nénuphars d’Europe. Cette particularité pourtant très rependu chez les nymphéas tropicaux à valu à la plante ce qualificatif de Lotus. Car pour la petite histoire botanique les Lotus n'ont rien de commun avec les nénuphars. Les nénuphars font partis de la grande famille des nymphea, tant dit que les Lotus eux ont pour famille les Nelumbo.
La fleur est tout d'abord femelle, puis mâle les jours suivants respectant le mode de floraison des nénuphars. Femelle elle ouvre toutes ses étamines et expose une large goute de nectar d'un parfin délicat mais discret (et ayant le goût de l'odeur #^_^#). La stratégie de fécondation peu paraitre un peu cruelle. En effet la goute de nectar n'est pas destinée à être offerte mais à piéger un insecte qui, les fleures aiment tenter la chance, se serrait frotté aux étamines d'une fleur mâle.
Si après ces images vous n’avez pas encore craqué pour la bête...
Vers 15h30 le nénuphar referma la fleur.
2nd jour
La journée suivante, vers la même heure, la fleur s'ouvrit à nouveau. Mâle cette fois-ci. Ouvrant une première rangée d'étamines. Les étamines exposant maintenant du pollen sur leurs bords.
3ème, 4ème et 5ème (!) jour
Les jours suivant la fleur ouvrit successivement une nouvelle rangée d'étamines. Globalement chaque jour une nouvelle rangée.
Chose surprenant la fleur a continuée de croitre durant toute la floraison. Sa couleur quant à elle a palis progressivement. Le parfum du nectar reste bien présent au dessus de la fleur.
Au moyen-âge la plante aurait porté le nom d'herbe aux moines pour ses vertus "anti-aphrodisiaque" et calmantes. Toute fois l’absence de documentations à ce sujet ne me permet pas d'en avoir la certitude. D'autre source parle d'effets inverses et d'agent hallucinogène... Bref on lit le tout et son contraire
Petite séance de mesure au moment culminant de la floraison.
Et pendant ce temps... Charmé par ma jeune nymphe je n'en perdais pas pour autant tous mes moyens. J'observais également avec confiance les fleures à venir pour une saison que je n'espérais pas si colorée ^_^
Et entre les nouveaux bourgeons vous pouvez distinguer la forme herbeuse des premières graines germées. Elle tient encore actuellement. Je l'ai transplanté, toujours en herbe après plus de deux ans de culture...
(au centre de la photo)
Fin de Floraison
J'avais remarqué que dans les représentations égyptiennes la tige de la fleur était incurvée. Or jusqu'à présent la tige restait bien droite. Un autre mystère persistait. La fleur occupait une place de choix dans la parfumerie égyptienne, or jusque là son parfum, très agréable certes, n'était cependant pas bien fort.
Tout c'est expliqué lors du déclin de la floraison. La fleur ayant ouvert toutes ses étamines a laissé reparaitre l'emplacement où se trouvait le nectar. L'odeur s'en est trouvée accrue et plus délicate encore. Dans le même temps la tige portant la fleur c'est courbée pour s’apprêter à plonger doucement dans l'eau. Si la fleur avait été fécondé elle aurait porté son fruit à maturation sous l'eau.
Je pense que c'est à ce moment que les fleurs étaient coupées dans l'antiquité.
Pour mon compte je l'ai coupé pour ne pas fatiguer la plante et je les ai fait sécher.
En tout et pour tout j'ai eu la chance d'assister à 4 floraisons. L'hiver arrivant j'ai rentré le plant dans un bac plus large que ma première bassine. Une nouvelle fleur est en préparation, j'attends la floraison pour le mois prochain. Je tante également la floraison d'un nymphaea lotus brun-rouge (qui devrait fleurir nuitamment blanc, à moins que ce ne soit le jour en quel cas il risque d'être franchement violet, c'est l'inconnue quoi)
Merci d'avoir suivit ce récit d'une expérience pas tout à fait ordinaire ^_^
Je vous donnerai des nouvelles de mes prochaines découvertes au sujet du Nymphaea Caerulea. L'aventure continue
Ailurus- Killi
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Age : 40
Localisation : Nantes
Azylis- Heniochus diphreutes
- Nombre de messages : 1680
Age : 26
Localisation : Bouguenais
Re: Nymphea Caerulea - De la graine à la fleur
superbe reportage
________________
De retour dans l'aquario...
Nemesis- Modérateur
- Nombre de messages : 3471
Age : 39
Localisation : Thouaré sur Loire
Re: Nymphea Caerulea - De la graine à la fleur
merci beaucoup pour ce reportage, très intéressant et pas commun de partir de la graine
nonal- Animateur Asiatique
- Nombre de messages : 613
Age : 37
Localisation : Nantes gare nord
Re: Nymphea Caerulea - De la graine à la fleur
Superbe épopée, merci du partage,
Pour la photo, il s'agit d'un pb de calibration automatique du capteur de ton APN en fonction de lsource lumineuse.
Quand on prend des photos avec un reflex , en brut de capteur, pour tirer le jpg, on adapte ce réglage pour avoir des blancs biens blancs, des noirs noirs ... ce qui affectera les autres couleurs et tu devrais retrouver ton bleu.
Dans la nature les fleurs bleues sont rares car les insectes ne perçoivent pas cette couleur. Les fleurs sont majoritairement jaunes, blanches, rouges, violettes, roses, oranges... Pour le coup une fleur bleu n'aurait pas beaucoup de succès auprès des Hexapodes (les bêtes à 6 pattes ^_^). Et c'est pour ça qu'une fleur bleue n'est finalement jamais vraiment bleue ! ;p La plante colore ses pétales d'une couleur tirant sur le violet. L’œil humain perçoit la fleur bleue, l'insecte, et l'appareil photo visiblement, la perçoit violette.
Pour la photo, il s'agit d'un pb de calibration automatique du capteur de ton APN en fonction de lsource lumineuse.
Quand on prend des photos avec un reflex , en brut de capteur, pour tirer le jpg, on adapte ce réglage pour avoir des blancs biens blancs, des noirs noirs ... ce qui affectera les autres couleurs et tu devrais retrouver ton bleu.
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